Parce que j'ai adoré ce film et que j'ai encore les larmes aux yeux rien qu'en y pensant...
Bon, j'avais rédigé ça dans une autre optique, mais pourquoi ne pas le poster ici aussi ^^
« Je vais bien, ne t’en fais pas » de Philippe Lioret (2006), avec Mélanie Laurent, Julien Boisselier, Kad Merad et Isabelle Renauld.
Film français.
Drame.
- De retour d’un voyage en Espagne, Lili apprend la disparition de son frère jumeau, Loïc, après une dispute violente avec son père. Etonnée de n’avoir aucune nouvelle, Lili s’inquiète, le cherche, sans résultat. Sombrant dans une grave dépression, hospitalisée, la jeune fille ne reprend goût à la vie qu’en recevant une, puis plusieurs cartes postales de son frère, chacune venant d’une ville différente. Elle décide alors de partir à sa recherche, mais ce qu’elle va découvrir est loin de ce que même le spectateur le plus aguerri peut deviner...
- Le film commence doucement, mais la tension devient très vite palpable, entre tous ces personnages. Que s’est-il réellement passé, pourquoi le frère jumeau de Lili ne la contacte-t-il pas, comment faire face à cette absence, à l’impuissance qui en résulte ? A quoi ou à qui se rattraper ? Les séquences, souvent d’une grande sobriété, rendent palpable la douleur de cette famille, les non-dits et l’incompréhension, notamment lors des scènes de repas. Mélanie Laurent exprime bien l’entêtement, l’incapacité à renoncer, même des mois plus tard, à l’idée que cette silhouette, de dos, pourrait être son frère.
Philippe Lioret nous avait déjà habitués, avec « Mademoiselle » (Jacques Gamblin et Sandrine Bonnaire) par exemple, à une expression des sentiments tout en finesse, jouant sur la suggestion des regards. De même, ici, les personnages parlent peu, et l’émotion affleure.
Mais c’est aussi à l’apprentissage de la vie, de l’émancipation, que l’on assiste. A la critique aisée d’une vie parentale médiocre succède une compréhension rétrospective de bien des comportements, qui met à jour l’amour réel au sein d’une famille lorsque se dénouent les fils de l’intrigue, par un plan aussi choquant qu’il est bref et sobre.
Contrairement aux apparences, ce film n’est pas plein de bons sentiments, il n’est même pas aimable pour ses spectateurs, car il est trop facile de s’y reconnaître et d’y souffrir, et c’est précisément pour cette raison qu’il mérite d’être vu.